Anthropic a brutalement mis fin à l’accès d’OpenAI à son API Claude le vendredi 2 août 2025. Cette décision, annoncée officiellement par l’entreprise, intervient après la découverte que la firme dirigée par Sam Altman aurait utilisé les outils de codage de Claude pour développer le prochain modèle phare GPT-5, violant ainsi les conditions d’utilisation imposées par Anthropic.
Violation contractuelle : Anthropic coupe les ponts
Selon un porte-parole d’Anthropic, OpenAI a exploité certaines fonctionnalités avancées de l’API Claude dans le cadre du développement de GPT-5, une pratique strictement interdite par leurs termes de service. Ces derniers stipulent clairement qu’il est interdit d’utiliser la technologie d’Anthropic pour entraîner ou améliorer un modèle concurrent.
Face à cette utilisation jugée illicite, Anthropic a rapidement révoqué les accès d’OpenAI à ses services API. La décision vise à protéger ses droits de propriété intellectuelle, à un moment particulièrement sensible du développement de modèles d’intelligence artificielle générative.
Un incident technique dans une rivalité stratégique
La coupure de l’accès intervient quelques jours seulement avant le lancement attendu de GPT-5, dont les performances sont déjà annoncées comme une avancée ambitieuse. Selon des sources industrielles, les équipes d’OpenAI auraient utilisé Claude pour benchmarker ou tester certaines capacités de son nouveau modèle, en particulier dans le domaine du raisonnement avancé et du codage.
Anthropic, fondée par d’anciens chercheurs d’OpenAI, considère cette démarche comme une atteinte à ses intérêts stratégiques. L’entreprise renforce ainsi sa position en refusant que ses innovations servent à nourrir les progrès d’un concurrent direct, dans une industrie caractérisée par une compétition féroce et une course rapide à l’innovation.
GPT-5 : un lancement très attendu
La sortie de GPT-5 est prévue pour début août 2025. OpenAI le présente comme une évolution majeure de sa plateforme, au cœur de son écosystème. Ce nouveau modèle adopte une architecture unifiée, capable de déléguer intelligemment les tâches à différents sous-modèles spécialisés.
GPT-5 sera accessible via ChatGPT dans sa version gratuite, tandis que des niveaux d’abonnement permettront aux utilisateurs d’exploiter toute la puissance du système. OpenAI prévoit également de lancer un modèle open source peu après, dans une stratégie visant à offrir un éventail souple à la fois fermé et ouvert, pour rester compétitif dans l’écosystème IA.
Une ligne rouge franchie dans l’exploitation des API
Ce différend entre OpenAI et Anthropic révèle une problématique croissante dans l’industrie de l’intelligence artificielle : quelles sont les limites de l’utilisation des API des concurrents pour la recherche, le test ou la comparaison fonctionnelle ? Pour les entreprises comme Anthropic, l’exploitation commerciale indirecte de leur technologie constitue une menace directe à leur innovation propriétaire.
Jusqu’au 2 août, OpenAI bénéficiait d’un accès à Claude dans un cadre apparemment standard, utilisé par de nombreuses entreprises tech pour la comparaison de performances ou l’exploration fonctionnelle. Désormais, cette pratique pourrait être plus strictement encadrée par des clauses plus sévères ou un suivi analytique renforcé des usages API.
Impact sur la dynamique concurrentielle
Les tensions entre OpenAI et Anthropic illustrent un glissement du secteur vers une configuration de plus en plus défensive face à l’espionnage industriel numérique. Les API d’IA, tout en étant des outils essentiels de diffusion technologique, deviennent des vecteurs potentiels de fuite stratégique.
Cette rupture intervient aussi dans un contexte où Anthropic gagne en visibilité avec son propre modèle Claude, alternative sérieuse à GPT. Les différends contractuels pourraient désormais jouer un rôle aussi important que la qualité algorithmique dans la bataille pour la suprématie en intelligence artificielle générative.
Silence d’OpenAI, inquiétude du secteur
En date du 2 août, OpenAI n’a pas commenté publiquement la décision d’Anthropic. Cependant, cette coupure d’accès pourrait contraindre la firme à accélérer son calendrier de lancement ou à adapter son processus de test en interne.
Pour les observateurs, cette affaire pose une question sensible : comment tester de manière éthique, équitable et légale des systèmes complexes nécessitant des comparaisons entre concurrents ? Le débat reste ouvert, mais cette affaire pourrait servir de catalyseur à de nouvelles pratiques contractuelles dans le secteur.
Conclusion : Une ligne de fracture révélatrice
Le blocage de Claude pour OpenAI constitue plus qu’un simple différend technique. Il reflète une compétition féroce entre géants de l’IA, où chaque outil, chaque ligne de code, devient une ressource stratégique. À l’heure où les modèles comme GPT-5 s’apprêtent à redéfinir les capacités de l’intelligence artificielle conversationnelle et applicative, la maîtrise des outils devient aussi cruciale que la puissance des algorithmes.
La fracture entre OpenAI et Anthropic souligne un enjeu fondamental : dans un écosystème dopé à l’innovation rapide, la défense de la propriété intellectuelle devient une priorité absolue. En conséquence, la stratégie des grandes firmes de l’IA évolue : elles sont contraintes de devenir aussi juristes que chercheurs.
[…] annonce déjà GPT-6, quelques semaines après le lancement de GPT-5. Sam Altman évoque une sortie « rapide » et promet des sauts fonctionnels significatifs. […]