Un Mac équipé de puces Intel en 2027 ? Le scénario semble improbable, voire anachronique, après qu’Apple a tourné la page Intel en 2020 pour adopter ses propres puces Apple Silicon. Et pourtant, l’information est correcte — à un détail près : ce n’est pas un retour aux processeurs Intel, mais une révolution dans la fabrication. Apple prépare un virage stratégique dans sa chaîne de production. D’après de solides sources industrielles, le géant californien projette de confier à Intel une partie de la production de ses puces M-series d’entrée de gamme dès 2027. Explication d’un changement aussi subtil que majeur.
Apple choisit Intel comme fabricant, pas concepteur
L’appellation « Intel Inside » fait immédiatement penser à une puce Intel, conçue et intégrée dans un produit final. Mais dans ce cas précis, Intel ne produira pas ses propres processeurs — il servira à fabriquer certaines puces Apple Silicon, conçues en Californie. Le groupe de Santa Clara assemblera ces composants en utilisant son tout nouveau procédé de gravure Intel 18AP, basé sur une finesse de 18 angströms.
Ce partenariat industriel marque un tournant. Depuis l’introduction de la puce M1 en 2020, Apple ne s’est reposé que sur TSMC comme fondeur unique pour ses composants de pointe. En confiant à Intel une part (restreinte) de cette production, l’entreprise cherche à diversifier ses chaînes d’approvisionnement, renforcer sa résilience face aux incertitudes géopolitiques et réduire sa dépendance à Taïwan.
Une production différente pour les puces d’entrée de gamme
Important à noter : Toute la production des puces les plus avancées — M5 Pro, Max et Ultra — restera chez TSMC. Intel ne participera qu’à l’assemblage des puces d’entrée de gamme, comme les versions standard des MacBook Air ou des iPad non-Pro. Cette production limitée pourrait démarrer à partir de 2027, en fonction du niveau de maturité du procédé 18AP d’Intel.
L’objectif pour Apple est clair : assurer une capacité de production américaine, proche de ses marchés clés, tout en se prémunissant contre une éventuelle interruption dans l’approvisionnement taïwanais. Selon plusieurs analystes, cette décision arrive dans un contexte stratégique où les géants de la tech cherchent à relocaliser une partie critique de leur production, autant pour des raisons politiques qu’économiques.
Un Mac équipé d’une puce… d’iPhone ?
En parallèle, Apple pourrait frapper un grand coup sur le marché des ordinateurs portables avec le lancement d’un MacBook à bas prix, attendu autour de 600 € dès 2026. Ce modèle constituerait une première. Il ne serait pas propulsé par une puce standard de la gamme M, mais par un processeur dérivé de l’architecture iPhone, comme les puces A-series.
Un prototype en interne utiliserait une puce A-dérivée modifiée, avec des performances supérieures à celles du M1. Cette puce serait compacte, économe en énergie et moins coûteuse à produire. De quoi proposer un produit d’appel dans l’écosystème macOS, potentiellement disruptif pour les entrées de gamme sous Windows et ChromeOS.
TSMC garde la main sur les technologies les plus avancées
Malgré l’ouverture à Intel pour les puces standard, TSMC demeure le partenaire privilégié d’Apple pour les processeurs les plus avancés. Actuellement, TSMC fabrique les puces M5 en utilisant le procédé 3 nm, et prépare déjà ses lignes de production 2 nm pour 2026. Ces nouvelles technologies intégreront des transistors gate-all-around (GAA), susceptibles de franchir un nouveau cap en matière d’efficience énergétique et de puissance thermique.
Apple a déjà verrouillé près de 50 % des capacités de production 2 nm de TSMC pour les années à venir. Cela lui permet de prendre de l’avance sur ses concurrents en matière de performance et d’optimisation, surtout dans des domaines majeurs comme l’IA embarquée. TSMC commence également à produire une partie des composants Apple aux États-Unis, dans son usine de l’Arizona, mais cette production reste encore limitée en volume par rapport au site taïwanais.
Prochaine salve de nouveautés prévue dès 2026
Aucun nouveau Mac n’est attendu d’ici fin 2025. Apple concentre actuellement ses efforts sur la production de la série M5, qui comprend déjà des déclinaisons pour MacBook Pro, iPad Pro et le dispositif Vision Pro. Les MacBook Air et autres machines d’entrée et milieu de gamme devraient adopter ces nouvelles puces dès le premier semestre 2026.
L’intégration d’un Mac « façon iPhone » se positionnerait aussi à cette époque. Ce double lancement — l’entrée de gamme inédite et le renouvellement de la gamme standard — pourrait constituer un alignement stratégique majeur pour Apple, avec une montée en gamme maîtrisée d’un côté, et une démocratisation du Mac de l’autre.
Un tournant discret, mais stratégique
Apple n’a pas l’intention de revenir en arrière. Il ne s’agit pas d’un revirement en faveur des puces Intel, mais plutôt d’un déploiement pragmatique de ses ressources industrielles. Le choix d’Intel comme fondeur temporaire ou partiel s’intègre dans une logique de souveraineté, de flexibilité et de maîtrise des coûts.
Quant à la possible intégration de puces A-series dans les Mac, elle illustre la volonté de la marque de simplifier, optimiser et étendre l’homogénéité de son architecture ARM dans l’ensemble de ses gammes.
En d’autres termes, le slogan « Intel Inside » pourrait revenir sur les Mac — mais cette fois, pour désigner un rôle logistique et non technologique. Apple prend une voie nouvelle, à la croisée de la résilience industrielle et de l’innovation produit. Le futur des ordinateurs Apple pourrait bien brouiller encore un peu plus les frontières entre smartphone, tablette et laptop.








