Un observateur amateur a identifié en octobre 2025 des transmissions radio descendantes émises par des satellites Starshield de SpaceX sur une bande réservée aux transmissions montantes. Cette découverte soulève des questions de conformité avec les règles internationales de gestion du spectre. Elle alimente un débat sur la supervision des constellations militaires privées.
Découverte fortuite par un observateur amateur
Le Canadien Scott Tilley a détecté par erreur le signal en basculant son équipement sur une fréquence inusitée. Il a ensuite recoupé ses relevés avec la communauté d’observateurs. Tilley a identifié des transmissions descendantes sur la bande 2025–2110 MHz. Cette bande sert normalement d’uplink, destinée aux émissions depuis le sol vers l’espace.
En outre, ses relevés montrent que près de 170 satellites de la constellation Starshield semblaient émettre sur cette bande. Le signal ne correspondait donc pas à un cas isolé. Tilley a documenté ses observations mais les agences officielles restent silencieuses.
Pourquoi la bande 2025–2110 MHz est sensible
L’Union internationale des télécommunications (UIT) organise l’attribution des fréquences pour éviter les interférences. La bande 2025–2110 MHz sert d’uplink pour plusieurs services. Une transmission descendante sur cette bande peut brouiller des liaisons sol-satellite.
En clair, une communication illégitime sur cette bande ressemble à une voiture qui circule à contresens sur une autoroute du spectre. Elle crée un risque de collision et de perturbation pour d’autres opérateurs.
Contexte opérationnel et enjeux militaires
Starshield constitue une branche spécialisée de la constellation Starlink. SpaceX a obtenu en 2023 un contrat de 70 millions de dollars avec l’US Space Force. Par ailleurs, la mission pour le National Reconnaissance Office (NRO) vise des capacités de reconnaissance et de communications sécurisées.
Depuis mai 2024, SpaceX a lancé plusieurs volées de satellites Starshield pour renforcer les capacités militaires. Ces lancements contribuent au caractère stratégique et sensible du dossier.
Limites des preuves et méthode
La révélation repose principalement sur des observations civiles. Scott Tilley dispose d’une expertise reconnue en suivi spatial. Toutefois, l’analyse amateur présente des limites techniques. Les instruments civils peuvent induire des erreurs d’interprétation.
De plus, les détails techniques de Starshield restent majoritairement classifiés. Les autorités et SpaceX n’ont fourni aucune confirmation publique. Par conséquent, la pleine portée réglementaire demeure difficile à établir.
Conséquences potentielles et perspectives
Des experts en télécommunications avertissent qu’une émission non conforme peut perturber d’autres satellites. Jusqu’ici, aucun incident majeur lié à ces transmissions n’est public.
Cependant, la situation expose un enjeu plus large. L’essor des constellations privées rend la gouvernance du spectre plus urgente. Les opérateurs militaires et privés doivent démontrer leur conformité pour préserver la coexistence dans l’espace.
Chronologie concise
- 2023 : contrat de 70 M$ entre SpaceX et l’US Space Force.
- Mai 2024 : début des lancements Starshield liés aux missions de défense.
- 18 octobre 2025 : Scott Tilley détecte des transmissions descendantes sur 2025–2110 MHz.
- Octobre 2025 : diffusion de la polémique dans la communauté tech et spatiale.
Conclusion
Les observations de Scott Tilley soulèvent une présomption de non-conformité. Elles justifient une enquête technique et réglementaire. SpaceX et les agences concernées doivent clarifier la situation.