Microsoft mettra fin au support de Windows 11 SE, son système d’exploitation éducatif simplifié, en octobre 2026, marquant ainsi un désengagement stratégique du secteur des appareils abordables pour l’éducation. Cette annonce, faite en août 2025, confirme l’abandon d’une tentative initiée pour contrer la forte domination des Chromebooks de Google dans les établissements scolaires à budget limité.
Un système né pour concurrencer ChromeOS
Conçu pour équiper des ordinateurs à bas coût destinés aux écoles, Windows 11 SE avait été lancé discrètement fin 2023. Cette version restreinte de Windows 11 visait à proposer une alternative légère, sécurisée et épurée, avec des fonctionnalités limitées aux essentiels éducatifs. L’objectif : fournir un environnement numérique stable, privé et facilement administrable grâce à des outils comme Intune for Education.
Préinstallé sur des appareils d’entrée de gamme, tels que le Microsoft Surface Laptop SE, le système permettait une gestion centralisée et limitait les usages non pédagogiques. Mais malgré un positionnement clair, la plateforme n’a jamais engagé de véritable percée face à ChromeOS, omniprésent dans les établissements publics et privés à travers le monde.
Fin annoncée du support en octobre 2026
Selon les détails publiés par Microsoft, Windows 11 SE ne recevra plus ni mises à jour de sécurité, ni assistance technique après octobre 2026. Aucun successeur direct ne sera proposé. L’entreprise invite les établissements à migrer vers des versions plus robustes telles que Windows 11 Education, conçue pour les infrastructures plus complètes, mais aussi plus gourmandes en matériel.
Cette échéance impose aux écoles d’anticiper une transition qui risque de ne pas être anodine. Les appareils existants encore sous Windows 11 SE perdront leur conformité aux normes de sécurisation, rendant leur maintien risqué dans les environnements numériques scolaires.
Pourquoi Microsoft lâche une bataille cruciale
La décision souligne un repositionnement stratégique de Microsoft, qui semble renoncer à affronter frontalement Google dans le domaine des appareils éducatifs à faible coût. Face à la mécanique bien huilée de l’écosystème ChromeOS – matériel simple, gestion cloud native, mises à jour transparentes – Windows 11 SE offrait une alternative moins fluide malgré les efforts fournis.
Microsoft préfère désormais concentrer ses ressources sur des versions plus complètes et performantes de Windows. Celles-ci offrent un spectre fonctionnel plus large, adapté à des contextes numériques avancés. Cependant, elles restent moins accessibles aux établissements disposant de budgets modestes.
Impact sur le secteur de l’éducation
Les conséquences de cet abandon seront directes pour les établissements ayant investi dans des appareils Windows 11 SE. Ils devront planifier une migration vers d’autres éditions de Windows, plus chères ou techniquement exigeantes, ou envisager une bascule vers des alternatives comme les Chromebooks.
Face à l’arrêt de ce système, Google renforce sa position hégémonique sur le marché de l’éducation. Grâce à son offre intégrée, sa simplicité d’utilisation et son coût réduit, ChromeOS apparaît aujourd’hui difficile à détrôner dans l’univers de l’apprentissage connecté à petit budget.
Une transition à piloter avec anticipation
Les acteurs du secteur éducatif devront planifier dès à présent leur stratégie post-Windows 11 SE. Microsoft continue de proposer son OS standard, enrichi de fonctionnalités éducatives sous forme d’éditions comme Windows 11 Education, mais ces solutions nécessitent des configurations matérielles plus puissantes et une gestion informatique plus structurée.
Cette transition met également en lumière la nécessité d’aligner les politiques numériques scolaires sur la durabilité technologique. Le temps des systèmes mono-usages ultra-restreints semble révolu, au profit de plateformes unifiées, résilientes et interopérables.
Le marché des appareils éducatifs désormais entre les mains de Google
Avec le retrait de Windows 11 SE, Google ChromeOS devient l’unique acteur dominant du segment des ordinateurs éducatifs à faible coût. La simplicité du déploiement, les faibles contraintes techniques et la maturité des outils G Suite for Education positionnent Chromebooks comme des outils privilégiés dans le cadre d’une numérisation rapide et efficace des écoles.
À moins d’une contre-offensive technologique majeure, Microsoft semble avoir cédé ce terrain clé. Le défi maintenant est de renforcer ses positions ailleurs, sur des territoires éducatifs plus complexes, plus riches et potentiellement plus compétitifs.
