Amazon accélère sa course à l’orbite basse avec Leo Ultra, son terminal flagship pour le réseau Amazon Leo. L’entreprise promet un accès par satellite jusqu’à 1 Gbit/s en téléchargement. Elle présente ainsi une alternative directe à Starlink, tout en misant sur l’intégration à son cloud et sur une constellation massive en déploiement.
Un projet ancien, une accélération récente
Amazon a annoncé le projet initial en avril 2019 sous le nom Project Kuiper. Ensuite, elle rebaptise l’initiative Amazon Leo le 24 novembre 2025. Ce nouveau nom marque le passage vers une phase commerciale.
De plus, Amazon engage un plan de déploiement ambitieux. La première phase prévoit plus de 3 200 satellites en orbite basse, autour de 600 kilomètres. L’entreprise prévoit d’en mettre la moitié en service d’ici fin juillet 2026.
Architecture technique: maille spatiale et liaisons optiques
Amazon conçoit une constellation en maille. Elle équipe ses satellites de liaisons optiques inter-satellites en infrarouge. Ces liaisons atteignent des débits théoriques allant jusqu’à 100 Gbps entre satellites.
Par ailleurs, Amazon répartit les satellites sur 98 plans orbitaux. Elle a déjà lancé plus de 150 satellites lors d’une série de vols. La cadence de lancements implique plusieurs fournisseurs, dont Arianespace, Blue Origin et SpaceX.
Leo Ultra: le terminal conçu pour la vitesse et la durabilité
Amazon présente trois terminaux. Leo Nano vise l’usage domestique et propose jusqu’à 100 Mbit/s. Leo Pro cible les usages professionnels légers, avec des débits jusqu’à 400 Mbit/s.
Ensuite, Leo Ultra arrive comme l’offre la plus performante. Amazon annoncera ce terminal le 25 novembre 2025. Le dispositif offre jusqu’à 1 Gbit/s en téléchargement et 400 Mbit/s en téléversement.
Le terminal repose sur une antenne phased-array bidirectionnelle. Elle mesure environ 20 par 30 pouces et n’utilise aucune pièce mobile. Amazon conçoit sa propre puce pour cet équipement.
Fonctionnalités professionnelles et intégration cloud
Amazon intègre directement Leo Ultra à AWS. Cette intégration facilite la connexion de sites isolés aux services cloud. En conséquence, les entreprises peuvent transférer des données critiques hors de l’internet public.
De plus, le terminal crée des liaisons réseau privées et propose des options de sécurité renforcée. Amazon positionne Leo Ultra pour les secteurs aérien, énergétique et agricole.
Par exemple, des partenaires comme JetBlue et Hunt Energy Network participent aux essais en conditions réelles.
Tests en cours et calendrier commercial
Le 24 novembre 2025, Amazon lance une phase de tests avec plusieurs entreprises américaines. Ces partenaires reçoivent du matériel de production. Ils constatent des vitesses proches des chiffres annoncés.
Amazon prévoit une commercialisation commerciale en 2026. Elle ouvrira d’abord les services entre les latitudes 39°N et 56°N et entre 39°S et 56°S. Ensuite, l’entreprise étendra la couverture entre 56°N et 56°S.
Cependant, le calendrier reste conditionné à l’accélération de la production et des lancements. Amazon s’est engagée à respecter un calendrier réglementaire strict aux États-Unis.
Concurrence directe avec Starlink
Amazon se positionne clairement pour concurrencer Starlink. Les débits annoncés du Leo Ultra visent à dépasser les performances actuelles de Starlink. En outre, Amazon mise sur son réseau cloud comme avantage concurrentiel.
Pour appuyer cette stratégie, l’entreprise prévoit d’investir environ 10 milliards de dollars dans le projet. Elle compte ainsi rattraper l’avance opérationnelle de son rival.
Enjeux réglementaires et réactions du secteur
Amazon a obtenu l’autorisation initiale américaine pour sa constellation en juillet 2020. Ensuite, elle reçoit en novembre 2025 une licence d’utilisation des fréquences par l’ARCEP en France.
Pourtant, les acteurs historiques s’inquiètent. Des opérateurs comme Eutelsat et Viasat craignent la saturation des fréquences dans certaines zones. Ils ont formalisé leurs réserves lors de la consultation publique française.
Risques techniques et dépendances
Amazon mise sur la robustesse matérielle. Le Leo Ultra supporte des températures entre -40°C et +50°C. Il résiste aux vents violents et aux précipitations intenses.
Toutefois, le succès dépendra de la montée en cadence des lancements. Amazon devra aussi gérer la complexité réglementaire dans plusieurs juridictions.
Perspective: une bataille d’infrastructures
La concurrence entre Amazon et Starlink ressemble à une course d’infrastructures. Amazon joue sa force en liant le satellite à son cloud. Cette stratégie pourrait séduire les entreprises.
Enfin, l’arrivée d’appareils grand public compatibles avec le satellite, comme certains smartphones en 2026, pourrait accélérer l’adoption. Ainsi, Amazon se prépare à évoluer du marché entreprise vers un marché grand public.
Pour en savoir plus
Consultez le dossier détaillé sur l’infrastructure cloud et suivez l’évolution de Leo Ultra pour les derniers développements.
- Constellation initiale : >3 200 satellites à ~600 km.
- Débit maximum : 1 Gbit/s en téléchargement.
- Phase commerciale : prévue en 2026.
- Investissement annoncé : ~10 milliards de dollars.








