Bruxelles frappe fort : une enquête explosive vise Google pour favoritisme algorithmique

La Commission européenne a lancé le 13 novembre 2025 une enquête formelle contre Google pour avoir, selon Bruxelles, rétrogradé des sites d’information via ses outils anti-spam. L’enquête s’inscrit dans le cadre du Digital Markets Act (DMA) et vise à déterminer si Google a imposé des conditions injustes, opaques et discriminatoires aux éditeurs. La procédure doit durer douze mois.

Ce que reproche Bruxelles à Google

La Commission accuse Google d’utiliser ses filtres anti-spam pour pénaliser des articles légitimes. Concrètement, les pages contenant du contenu issu de partenaires commerciaux verraient leur classement baisser.

En conséquence, ces sites perdent de l’audience et des revenus publicitaires. La Commission juge que cette politique touche un mode courant et légitime de monétisation des éditeurs.

Le cadre réglementaire : le DMA en action

Le DMA est entré en vigueur en 2024. Il impose des obligations strictes aux entreprises désignées comme gatekeepers. La Commission a désigné six acteurs : Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et Microsoft.

Le texte prévoit une vingtaine d’obligations et des sanctions sévères. En cas de violation, la Commission peut infliger une amende allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial. En cas de récidive, ce taux peut atteindre 20 %.

Origine des plaintes

Plusieurs organisations éditoriales ont saisi Bruxelles. Elles soutiennent des griefs semblables contre Google Search.

  • ActMeraki (Allemagne).
  • Conseil européen des éditeurs.
  • Association européenne des éditeurs de journaux.
  • Association européenne des médias magazine.

Mécanisme pointé : les outils anti-spam

Selon Bruxelles, les algorithmes anti-spam de Google identifient le contenu commercial et abaissent automatiquement son classement. Les éditeurs utilisent pourtant ce contenu pour financer leur activité.

La Commission considère que la mesure nivele pas correctement la distinction entre spam et pratiques de monétisation légitimes. Ainsi, elle empêche certaines entreprises de presse d’atteindre leur audience.

Impact économique et déclaration de la Commission

La presse européenne traverse une crise structurelle. Toute baisse de visibilité aggrave les pertes publicitaires et fragilise des titres locaux.

Teresa Ribiera, Première vice‑présidente exécutive de la Commission, a déclaré : Nous craignons que les politiques de Google ne permettent pas aux éditeurs de nouvelles d’être traités de manière équitable, raisonnable et non discriminatoire.

Procédure et calendrier

La Commission a fixé un délai de douze mois pour conclure l’enquête. Elle évaluera notamment le mécanisme interne de règlement des litiges que Google a mis en place en avril 2025.

La Commission interrogera des éditeurs et analysera des données techniques et commerciales. Ensuite, elle décidera des suites, y compris des sanctions éventuelles.

Antécédents et contexte plus large

Bruxelles a déjà ciblé Google pour des pratiques liées à Google Play et Google Search. En mars 2025, la Commission a estimé que Google favorisait ses propres services, notamment dans les domaines des vols, hôtels et shopping.

Google supporte déjà un lourd passif d’amendes en Europe. Les sanctions antérieures se chiffrent à plus de 11 milliards d’euros. Cette nouvelle enquête s’inscrit dans une stratégie persistante de contrôle des plateformes.

Réaction de Google

Google conteste vivement l’enquête. L’entreprise a qualifié la démarche de l’UE de « mal guidée ». Pandu Nayak, scientifique en chef de Google Search, a écrit que l’enquête est « mal guidée et risque de nuire à des millions d’utilisateurs européens ».

Par ailleurs, Google a lancé, en septembre 2025, une campagne publique coordonnée avec Apple. Cette riposte vise à contester certains effets du DMA.

Sanctions potentielles et enjeux stratégiques

Si la Commission confirme une violation, Alphabet risque une amende pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial. Le DMA permet aussi d’envisager des mesures structurelles en cas de récidive.

Ce dossier représente un test pour le DMA. Il déterminera si Bruxelles peut contraindre les choix techniques des plateformes dominantes. De plus, il influencera la relation entre moteurs de recherche et industries dépendantes du classement algorithmique.

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