USB-C obligatoire d’ici 2028 : une révolution technologique imposée par l’Europe pour en finir avec les déchets électroniques

D’ici fin 2028, tous les chargeurs commercialisés dans l’Union européenne devront obligatoirement être munis d’un port USB-C. Cette décision vise à simplifier l’usage de l’électronique grand public, réduire drastiquement les déchets électroniques et favoriser l’interopérabilité entre appareils. Publiée au Journal officiel de l’UE le 24 novembre 2025, la nouvelle réglementation marque l’ultime étape d’une réforme technologique ambitieuse initiée il y a plus de dix ans.

Une politique cohérente de standardisation

Depuis l’adoption de la directive européenne 2022/2380/UE, dite « chargeur universel », l’USB-C s’est progressivement imposé comme la norme obligatoire pour de nombreux appareils. À partir du 28 décembre 2024, smartphones, tablettes, casques, consoles de jeu portables, liseuses ou encore enceintes devront tous adopter cette connectique.

Le 26 avril 2026, les ordinateurs portables rejoindront cette liste. Puis, d’ici fin 2028, le cadre réglementaire s’appliquera à une catégorie plus large : les blocs d’alimentation et les chargeurs de tous types, tant pour les appareils électroniques que pour une partie de l’électroménager rechargeable.

Les contours de la réglementation

Le texte impose que tous les chargeurs jusqu’à 240 watts intègrent un port USB-C femelle et proposent un câble détachable. Les fabricants devront abandonner les modèles avec câbles fixes ou connecteurs propriétaires.

La liste des équipements concernés inclut notamment :

  • Les box Internet et routeurs Wi-Fi
  • Les écrans et leurs alimentations externes
  • Les consoles de salon et de poche
  • Les chargeurs pour piles ou accus
  • Les appareils électroménagers portables (aspirateurs, robots de cuisine…)
  • Les vélos et trottinettes électriques (en cours d’évaluation)

Des exceptions sont prévues : les dispositifs médicaux, les jouets pour enfants en bas âge, ou encore les appareils installés de façon permanente (réfrigérateurs, fours, etc.) ne sont pas concernés.

Un logo pour plus de transparence

Pour aider les consommateurs à identifier les produits conformes, un nouveau logo « Chargeur commun » sera apposé sur les chargeurs répondant aux critères européens. Ce pictogramme attestera :

  • De la présence du port USB-C standardisé
  • De la compatibilité avec la charge rapide Power Delivery
  • De l’utilisation d’un câble amovible
  • De la conformité du produit aux normes de sécurité et de performance énergétique

Des gains environnementaux et économiques significatifs

Selon les estimations officielles, la part des chargeurs dépourvus d’USB-C devrait passer de 50 % aujourd’hui à 15 % d’ici 2028. En conséquence, cette réforme permettra l’évitement de 11 000 tonnes de déchets électroniques chaque année.

Sur le plan économique, les analystes prévoient jusqu’à 100 millions d’euros d’économies annuelles pour les ménages européens à l’horizon 2035. Un chargeur unique pourra être utilisé sur une vaste gamme d’appareils, réduisant achats redondants et gaspillage technique.

En parallèle, la mesure favorisera une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 9 % et une baisse des émissions polluantes de 13 %, selon les chiffres fournis par la Commission européenne.

Des enjeux industriels majeurs

Pour les fabricants, cette transition exigera des ajustements. Les chaînes de production devront évoluer pour intégrer le nouveau standard. L’impact sera particulièrement perceptible chez les fournisseurs d’électroménager, les opérateurs de télécoms ou les constructeurs de mobilité électrique.

Malgré ces défis, la mesure permet de créer un écosystème universel autour du port USB-C, élément devenu central dans l’innovation technologique et la transition vers des produits plus durables.

Conclusion : une victoire pragmatique pour l’électronique responsable

Avec cette réglementation entrée en vigueur au niveau européen, le chargeur universel devient réalité. En imposant l’USB-C pour tous les chargeurs d’ici fin 2028, l’Union européenne franchit un cap important dans sa lutte contre l’obsolescence et les déchets électroniques.

Cette réforme s’inscrit dans un vaste mouvement d’harmonisation en faveur de la durabilité, de l’interopérabilité technologique et de la protection des consommateurs. Reste à observer attentivement sa mise en œuvre effective dans les années à venir.

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