X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, transforme les identifiants numériques en biens monnayables. Depuis 2025, les noms d’utilisateur inactifs, longtemps inutilisés ou oubliés, peuvent désormais être achetés par les utilisateurs disposant d’un abonnement Premium+ ou Premium Business. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie de monétisation intensive engagée par X ces dernières années.
Une opportunité réservée aux abonnés Premium
Seuls les abonnés aux formules Premium+ ou Premium Business peuvent accéder à cette nouvelle fonctionnalité. Avant même d’envisager l’acquisition d’un identifiant inactif, les utilisateurs doivent s’engager à un abonnement mensuel dont le tarif atteint environ 38 à 40 euros, variable selon les régions.
Une fois abonnés, ils peuvent consulter les noms d’utilisateur inactifs disponibles via une interface dédiée. Le prix d’achat peut alors varier, selon la rareté et la demande, atteignant parfois plusieurs milliers d’euros pour des identifiants prisés comme des prénoms simples ou des termes génériques.
Un processus d’achat à double niveau
Le rachat d’un nom inactif passe par deux étapes : l’abonnement à un compte Premium, puis l’achat du nom via une enchère ou un prix fixe préétabli. Cette structure commerciale introduit un effet entonnoir : seuls les utilisateurs payants entrent dans la course, et seuls les plus offrants repartent avec les noms convoités.
Les noms éligibles sont ceux dont les comptes sont inactifs depuis plusieurs mois, voire années. Certains identifiants n’avaient jamais connu de véritable activité ; d’autres ont perdu leur titulaire. X affirme que cette démarche vise à « revitaliser l’écosystème » et à « offrir plus de choix aux utilisateurs ».
Marchandisation de l’identité numérique
Si cette initiative séduit les marques et créateurs de contenu en quête de cohérence de marque, elle alimente aussi les critiques. Plusieurs experts dénoncent une privatisation croissante de l’identité numérique, où la légitimité d’un nom se mesure désormais au pouvoir d’achat.
Les utilisateurs sans abonnement se retrouvent automatiquement exclus de ce marché, accentuant la division entre utilisateurs gratuits et premium. Le phénomène pourrait créer un précédent dans l’attribution de ressources numériques auparavant gratuites.
Une nouvelle étape dans la stratégie économique de X
Depuis 2024, X a régulièrement augmenté les tarifs de ses offres payantes. En contrepartie, la plateforme a étoffé les avantages liés aux abonnements : suppression de la publicité pour les comptes Premium+, outils d’analyse avancés pour les entreprises et priorité dans les recommandations.
L’introduction de la vente de noms d’utilisateur s’ajoute à cette série de fonctionnalités exclusives, consolidant un modèle économique basé sur la segmentation fine de ses usagers.
Un marché numérique en formation
Cette nouvelle fonctionnalité pourrait redéfinir la valeur d’un identifiant sur les réseaux sociaux. À l’image des noms de domaine dans les années 2000, les noms d’utilisateur rares sur X deviennent de véritables actifs numériques.
Les marques, influenceurs et entrepreneurs y voient une opportunité de sécuriser une identité digitale stratégique. Toutefois, l’accès limité à ce marché soulève des questions d’équité numérique et d’inclusion dans les espaces en ligne.
Premières ventes et perspectives
Les premières transactions ont déjà été conclues courant 2025, selon un rapport de PCMag. Des utilisateurs ont déboursé plusieurs milliers d’euros pour des identifiants convoités, témoignant de l’intérêt croissant pour cette fonctionnalité.
Alors que la plateforme continue de diversifier ses sources de revenus, le marché des noms inactifs pourrait bien devenir un nouveau levier de croissance – ou, pour certains, un symbole de plus de la monétisation à outrance des réseaux sociaux.
