Android Auto connaît une mutation profonde. En 2025, Google remplace discrètement son Assistant vocal emblématique par Gemini, sa nouvelle intelligence artificielle conversationnelle. Cette évolution, amorcée lors du Google I/O en mai dernier, ambitionne de transformer l’expérience à bord des véhicules connectés, en offrant des dialogues plus naturels, une meilleure compréhension contextuelle et de nouvelles fonctionnalités multimédia.
Gemini redéfinit l’interaction homme-machine au volant
Déployée depuis novembre en version bêta, Gemini prend progressivement le relais de Google Assistant dans Android Auto et Android Automotive OS. Dotée de capacités avancées en traitement du langage, elle permet désormais des conversations plus fluides : les utilisateurs peuvent poser des questions de suivi, corriger une commande en cours ou même interrompre une réponse pour changer de direction.
Avec la fonction Gemini Live, l’interaction devient plus humaine. L’IA s’adapte au contexte, affine les recherches en temps réel – notamment via Google Maps – et traduit instantanément les échanges dans plus de 40 langues. Cette combinaison renforce la dimension universelle d’Android Auto, en particulier pour les conducteurs internationaux.
Une IA plus utile, mais aussi plus divertissante
Google ne se contente pas d’améliorer la conversation. Android Auto 2025 intègre désormais un socle élargi de fonctionnalités multimédia, accessibles uniquement à l’arrêt pour des raisons de sécurité. Au programme : lecture de vidéos, mini-jeux populaires comme Angry Birds 2 ou Candy Crush Soda Saga, et même un navigateur web embarqué.
Parallèlement, la compatibilité s’élargit avec des applications de messagerie, de météo ou de communication enrichie. Des appels peuvent désormais être passés via plusieurs apps tierces, un bond en avant pour les conducteurs équipés d’une connectivité étendue.
Nouvelle interface et contrôle accru du véhicule
Outre ses avancées vocales, Android Auto introduit en 2025 un mode jour repensé. Ce thème clair améliore la lisibilité en plein soleil. En parallèle, les véhicules compatibles avec Android Automotive OS – comme les modèles de Volvo, Renault ou Polestar – bénéficient d’un contrôle élargi de la climatisation et des réglages internes, promettant une intégration véhicule-app encore plus fluide.
Cette évolution du design ne s’arrête pas à l’apparence. Google pourrait ajouter prochainement des widgets dynamiques et des commandes vocales pour radios locales, antennes FM/AM ou médias embarqués. Objectif : centraliser tout l’écosystème de la voiture sous une seule interface enrichie.
Android Auto vs Automotive OS : deux plateformes, une IA commune
Android Auto repose sur une connexion smartphone-véhicule, tandis qu’Android Automotive OS est directement embarqué dans certains modèles. Malgré cette distinction, Gemini propulse une expérience similaire sur les deux systèmes. Google mise ainsi sur une cohérence d’usage, indépendamment de la technologie du tableau de bord.
Volvo apparaît comme un allié stratégique de cette transformation. Lors de sa démonstration au Google I/O 2025, le SUV Volvo EX90 a montré la synergie entre Gemini, navigation contextuelle et contrôle embarqué, validant les premiers progrès d’intégration.
Une mise à jour ambitieuse, mais pas encore universelle
L’intégration de Gemini implique des contraintes techniques notables. Android Auto ne supporte plus Android 8 (Oreo), obligeant les utilisateurs à disposer au minimum d’Android 9 (Pie). Cette décision met à l’écart environ 4 % des smartphones encore actifs, selon les derniers chiffres d’avril 2025.
Le déploiement reste progressif. Les versions bêta (15.6 et 15.7) intègrent déjà Gemini, mais Google continue d’ajuster la stabilité du système en fonction des retours. Certains utilisateurs rapportent des bugs persistants, notamment lors de connexions instables entre le smartphone et le tableau de bord.
Google veut un copilote intelligent, pas seulement un assistant
Gemini ne se contente pas d’exécuter des commandes. L’objectif est clair : bâtir un copilote intelligent, capable de comprendre les besoins du conducteur, d’anticiper ses préférences et de fluidifier la vie à bord. Pour y parvenir, Google concentre plus de 60 % des évolutions Android Auto sur les interactions vocales et le contrôle étendu du véhicule et du smartphone.
Face à un Apple CarPlay en pleine expansion, Google veut affirmer sa domination par l’intelligence artificielle. L’enjeu est double : fidéliser les constructeurs et capter l’attention des utilisateurs toujours plus exigeants en matière de connectivité embarquée.
Prochaines étapes : personnalisation et contrôle avancé
La feuille de route de Gemini dans les mois à venir inclut la personnalisation des alertes, la gestion avancée des médias locaux et la capacité de contrôler davantage de fonctions du véhicule via la voix. D’autres nouveautés sont attendues, comme la prise en charge de plusieurs comptes ou le partage d’accès entre passagers.
À terme, Android Auto pourrait devenir une couche logicielle aussi incontournable que l’OS mobile lui-même. L’introduction de Gemini marque le premier pas vers une voiture augmentée de bout en bout, plus autonome, plus consciente du contexte et plus attentive à son conducteur.
Une IA embarquée à l’échelle mondiale
En misant sur la traduction en temps réel dans plus de 40 langues et sur l’adoption progressive dans des marchés clés, Google ambitionne de positionner Gemini comme l’interface universelle de la mobilité connectée. Cette stratégie s’aligne avec l’essor global des véhicules intelligents et l’exigence croissante pour des services embarqués personnalisés.
L’évolution d’Android Auto ne se limite donc pas à un changement d’assistant vocal. Elle amorce un virage technologique qui pourrait redéfinir le lien entre l’intelligence artificielle et la conduite automobile dans les années à venir.
