Arm s’apprête à franchir une étape décisive dans l’évolution des GPU mobiles. En 2026, la société britannique intégrera pour la première fois dans ses processeurs graphiques des cœurs neuronaux similaires aux Tensor Cores de Nvidia. Objectif : propulser les performances IA du graphisme mobile vers de nouveaux sommets, avec des fonctions avancées telles que l’upscaling neuronal et la génération d’images intermédiaires en temps réel.
Une avancée stratégique inspirée de Nvidia
En intégrant directement au sein de ses GPU des unités de calcul spécialisées en intelligence artificielle, Arm adopte une stratégie déjà éprouvée dans l’univers PC. À l’image de Nvidia et son DLSS sur les GeForce RTX, Arm souhaite améliorer l’expérience graphique sur smartphone tout en réduisant la charge processeur et la consommation énergétique.
Cette rupture technologique rompt avec l’approche actuelle, où les fonctions IA sont souvent confiées à des co-processeurs distincts, tels que la série Ethos développée par Arm. Ici, les nouveaux GPU Mali et Immortalis de 2026 accueilleront des cœurs neuronaux directement intégrés dans leur architecture, offrant ainsi un traitement AI plus rapide et plus efficace.
Une nouvelle génération de super-résolution
La première brique de cette stratégie s’appelle Neural Super Sampling (NSS). Prolongeant la technologie d’Accuracy Super Resolution introduite en 2025, NSS permet d’atteindre un affichage en 1080p tout en ne calculant que 540p. Le moteur IA reconstruit les détails manquants à l’aide de modèles neuronaux, réduisant de moitié la charge graphique. Le gain est significatif : une économie de performance jusqu’à 50 %, avec une latence de traitement inférieure à 4 millisecondes par image.
Dans une démonstration diffusée à l’événement SIGGRAPH 2025, le rendu montré affichait une résolution fluide et stable malgré un traitement initial en basse définition. Ce type d’optimisation pourrait rendre plus accessibles aux smartphones des rendus auparavant réservés aux consoles ou PC de gaming.
Des fonctionnalités avancées inspirées du rendu sur PC
En plus de l’upscaling, Arm développe d’autres fonctions alimentées par ces nouveaux cœurs IA :
- Neural Frame Rate Upscaling : génération d’images intermédiaires pour améliorer la fluidité (comparable au DLSS 3 de Nvidia).
- Neural Super Sampling with Denoising : amélioration de la qualité des images reconstruites, rappelant les fonctions de ray reconstruction chez Nvidia ou MetalFX Denoising chez Apple.
Selon l’architecte matériel Geraint North : « La technologie neurale d’Arm est une première dans l’industrie. Elle introduit des accélérateurs neuronaux dédiés au sein même du GPU ».
Un écosystème logiciel déjà en place
Pour encourager une adoption rapide, Arm a lancé en 2025 un Neural Graphics Development Kit complet. Ce kit inclut :
- Un plugin pour Unreal Engine.
- Une interface Vulkan pour l’émulation sur PC.
- Un ensemble de bibliothèques open source sur GitHub et Hugging Face.
- Des extensions en machine learning pour Vulkan, facilitant l’intégration dans les moteurs de jeu.
Cette approche ouverte tranche avec les pratiques propriétaires de certains concurrents. Elle pourrait favoriser une adoption plus large dans l’industrie du jeu vidéo mobile, notamment hors de l’écosystème Snapdragon.
Déploiement commercial en 2026
La première génération de GPU mobiles intégrant ces cœurs IA est attendue pour 2026. Les gammes concernées incluront les nouveaux GPU Mali et Immortalis, destinés à équiper les smartphones Android de prochaine génération.
À ce jour, aucun constructeur de smartphone n’a officiellement annoncé l’intégration de ces nouveaux composants. Toutefois, plusieurs éditeurs de jeux, dont Epic Games, Tencent et NetEase, testent déjà la technologie pour adapter leurs moteurs à NSS.
Vers des smartphones plus performants et moins énergivores
Le principal enjeu pour Arm est de concilier puissance graphique et consommation maîtrisée. Grâce à ce rendu assisté par IA, les appareils pourront offrir des graphismes de qualité console tout en conservant une autonomie acceptable, même lors d’une session de jeu intensive à 120 Hz.
Au-delà du gaming, ces technologies pourraient toucher d’autres usages : traitement photo avancé, rendu 3D temps réel, path tracing mobile, ou encore réduction du bruit sur des vidéos nocturnes. Les smartphones deviendraient ainsi les nouveaux laboratoires portables de traitement graphique IA.
Une réplique mobile aux innovations de Nvidia
Avec cette initiative, Arm adapte au monde mobile des techniques jusqu’à présent réservées aux PC de gaming. En rendant plus accessibles des fonctions proches du DLSS, la société britannique s’attaque à un marché stratégique où la demande pour des performances élevées ne cesse de croître.
Reste à savoir si les fabricants de smartphones suivront et si l’intégration atteindra réellement les promesses affichées lors des démonstrations. L’écosystème Android pourrait, à terme, bénéficier d’une compatibilité enrichie et diversifiée autour de cette innovation IA centrée sur le GPU.
Calendrier des déploiements
| Date | Événement |
|---|---|
| Début 2025 | Lancement d’Accuracy Super Resolution (ASR) |
| Août 2025 | Annonce publique des cœurs IA mobiles et démonstration de NSS à SIGGRAPH |
| 2025 | Publication du Neural Graphics Development Kit et du SDK public |
| 2026 (prévu) | Lancement commercial des GPU Mobiles Arm intégrant des cœurs IA |
Le pari est clair : rapprocher les performances graphiques des smartphones de celles d’un PC de jeu moderne, avec une consommation divisée. Si les promesses de la démonstration se confirment, Arm posera les jalons d’une nouvelle ère pour l’évolution graphique mobile.
